OTrente à la Philharmonie de Paris pour le Te Deum de Berlioz
La toute nouvelle et déjà prestigieuse salle de concert du nord de Paris, inaugurée en janvier 2015, a ouvert ses portes aux chœurs amateurs, un beau samedi de juin. OTrente était bien sûr au rendez-vous, avec le chœur des Grandes Ecoles (COGE) et le chœur Stella Maris (dir. Olivier Bardot), soutenus par quelques chanteurs professionnels des Cris de Paris (dir. Geoffroy Jourdain).
Nous ne ferons pas la liste des chœurs d’enfants qui chantaient avec nous, car ce serait un peu long, avec une petite exception pour la Maîtrise de Radio France et le Singapor Symphony Children’s Choir. En tout, ils devaient bien être environ 200, sous la baguette magistrale de Sofi Jeannin.
Le maestro, François–Xavier Roth, dirigeait conjointement le jeune Orchestre Européen Hector Berlioz et son orchestre Les Siècles, ce qui faisait aussi beaucoup de monde (155 instrumentistes !).
Chanter en très grand chœur fut une expérience revigorante pour chacun de nous : d’abord, il a fallu de l’endurance (répétition tous les soirs pendant une semaine, plus un samedi, plus deux après-midi, c’est un rythme à tenir !), puis de la patience (non, finalement, les enfants, vous chanterez en haut, on inverse toute la disposition, circulez ! Et aussi, je vous ai déjà dit, pour le « Tu Christe », je veux du « T », je veux du « Chri » et un « i » sur le temps pour la n-ième fois, s’il vous plaît …), et enfin « de la FERVEUR ! » dixit à maintes reprises le chef , entre le Laudamus et l’æternum Patrem.
Et finalement, les chanteurs d’OTrente, quelque peu sceptiques au début, se sont laissés gagner par l’enthousiasme, « le sentiment téméraire du prodigieux, de l’excessif, de l’immensité matérielle » de ce Te Deum, selon les termes du poète Heinrich Heine, qui l’entendit en 1844. En d’autres termes, non moins poétiques, ils ont trouvé « qu’on était loin des asperges !». La métaphore revient au maestro lui-même, qui avec son petit air de Quentin Tarantino, a su tirer de leur antre les sorcières cachées derrière les visages candides et les regards diaphanes de quelques jeunes sopranes… Non confundar !
Alors, c’est vrai qu’on peut partir à la chasse aux adjectifs pour dire de ce concert qu’il était « incandescent », d’aucuns ont osé dire « thermonucléaire », mais aussi « prodigieux », « magique » , « intense » ou « magnifique » et qu’on a reçu « une vraie leçon de musique ». Bref, c’était Berlioz, c’était grandiose !
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