Les deux prêtres musiciens : Claudio Monteverdi et Tomás Luis de Victoria

Claudio Monteverdi (1567-1643)

Claudio MonteverdiEntre la Renaissance et l’âge Baroque, il est le maître qui porta le madrigal à sa perfection. De Crémone, sa ville natale, à la cour du Duc de Mantoue, il inventa un nouveau style dans l’art du contrepoint : la polyphonie, étoffée par la présence de la basse continue, s’organisait désormais autour d’une mélodie soliste, dont elle était à la fois le support et l’ornement. Cherchant à surprendre et à émouvoir, il composa en 1607 sa première œuvre scénique, intitulée Orfeo. L’œuvre, présentée au public à l’occasion du Carnaval, obtint un vif succès : l’opéra était né. Après la mort de son épouse, il composa l’Arianna, dont le Lamento émut tant les spectateurs qu’il en écrivit plusieurs autres versions, dont une dans le cinquième livre des Madrigaux. Les Vêpres à la Vierge, composées en 1610, portent les marques du « stile nuovo » qu’il revendique en privilégiant l’expressivité et l’intensité dramatique. Puis, maître de chapelle à la cathédrale San Marco de Venise, il fut ordonné prêtre en 1632. Sa veine courtoise ne se tarit pas pour autant, comme l’attestent le huitième et le neuvième livre des Madrigaux, où les poèmes du Tasse côtoient ceux de Pétrarque. A la fin de sa vie, il composa, outre une quarantaine de pièces sacrées, pas moins de dix-huit opéras, dont il ne nous reste que Le retour d’Ulysse (1640) et Le couronnement de Poppée (1643).

 

Tomás Luis de Victoria (1548-1611)

Tomás Luis de Victoria

Originaire d’Ávila en Espagne, Tomás Luis de Victoria y reçut sa première formation musicale et spirituelle. En 1567, il entra au Collège Germanique de Rome, où il reçut des leçons de Palestrina, alors maître de chant et maître de chapelle au Séminaire Romain. Son premier recueil de Motets en porte l’influence. Il lui succéda à cette charge en 1573. Ordonné prêtre deux ans après, il entra chez les Oratoriens. En 1586, il fut nommé chapelain et maître de chœur du couvent royal des Clarisses de Madrid, où vivait la fille de Charles Quint. Il écrivit un Magnificat, de nombreuses Messes, et Psaumes, ainsi que l’Office des défunts, à six voix, composé pour les funérailles de l’impératrice Marie, son chef-d’œuvre. Il mourut à Madrid, à l’âge de 63 ans.

 

 

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